La Réserve Naturelle de Scandola (919ha sur terre et 1000ha sur mer), créée en 1975, est une réserve marine et terrestre. Elle se situe au c?ur de la façade maritime du Parc Naturel Régional de la Corse. La partie émergée de Scandola est un important complexe volcanique de 700km2 qui s'est mis en place à la fin de l'ère primaire. D'immenses falaises de ryolites, d'ignimbrites et de pyroclastites, des lahars (coulées de lave et de boue figées), des orgues rhyolitiques surgissant de l'eau, forment l'armature de cette presqu'île dont le front de mer est troué de grottes, hérissé de pitons vertigineux, flanqué d'îlots inaccessibles.
Elle limite au nord le golfe de Porto qui, classé au titre des sites depuis 1974, est inscrit depuis le 15 décembre 1983 sur la liste du patrimoine mondial de l'U.N.E.S.C.O.
La partie marine est représentative de la façade occidentale de la Corse :
- de 0 mètre à -100 mètres, les différents étages du supralittoral au circalittoral y sont bien représentés.
- les différents biotopes rocheux, meubles et l'herbier à Posidonia oceanica y sont présents et très diversifiés.
- la partie nord (baie d'Elbo) présente un mode calme alors que la partie Sud (baie de Solana) a un mode agité. Son littoral très découpé a permis l'installation de nombreuses biocénoses qui lui confèrent une grande diversité.
- sa position extrême, ainsi que la présence de forts courants aux pointes permet le passage de nombreuses espèces de poissons pélagiques. La situation particulièrement intéressante de la réserve intégrale a permis l'expression d'un important potentiel qui en fait une des zones les plus remarquables de Méditerranée.
Coraux, gorgones, langoustes, coquillages et poissons se développent sur les fonds rocheux ou dans les herbiers.
Les pointes extrèmes constituent des lieux de passage obligé pour les espèces migratrices qui s'aventurent dans le golfe de Porto: thons, liches, espadons, mammifères marins.
Jusqu'à une époque récente, mérous, dentis, murènes, rougets, sars...abondaient en ces lieux. Les restrictions apportées à la chasse sous-marine et à la pêche permettent à ces espèces de retrouver progressivement leur abondance d'antan.
Il n'en est malheureusement pas de même pour les phoques moines qui habitaient les grottes de la presqu'île et qui ont aujourd'hui disparu. Il s'agit d'une espèce endémique à la Méditerranée et qui est aujourd'hui en voie de raréfaction très rapide.